LES FILMS QUI ONT INSPIRE FANTASYLAND (1ère partie)

L’anniversaire de la sortie de La Belle au Bois Dormant, le 29 janvier 1959, et de Peter Pan, le 5 février 1953, sont l’occasion de nous pencher sur les productions qui ont inspiré les Imagineers pour créer Fantasyland. Nous commençons aujourd’hui avec les différents courts-métrages Disney évoqués dans ce Land.

Il existe mille et une manières de visiter le « Land de l’enchantement éternel » comme aimait à l’appeler Walt Disney. L’une d’entre elles est un voyage à travers l’Europe des contes de fées, de la France de Charles Perrault, à l’Allemagne des frères Grimm, en passant par l’Italie de Collodi ou encore la Grande-Bretagne de Lewis Carroll.

Une autre manière, tout aussi passionnante, est de nous laisser guider par les dessins-animés de Disney, à travers l’histoire du plus célèbre des studios d’animation.

TOUT A COMMENCÉ AVEC UNE SOURIS !

Et tout comme l’histoire des Walt Disney Animation Studios, nous entamons notre voyage avec celui par qui tout a commencé. Il était en effet naturel que Mickey soit mis à l’honneur à Fantasyland. On le retrouve notamment à Meet Mickey Mouse – Rencontre avec Mickey, en chair et en os, mais également sur grand écran, dans Steamboat Willie, premier cartoon de l’histoire à proposer une bande-son parfaitement synchronisée à l’image, sorti le 18 novembre 1928.

De nombreux autres rôles de Mickey sont évoqués dans cette attraction, que ce soit sous forme de films ou de tableaux, réalisés par l’artiste italien Fabrizio Petrossi, grand spécialiste de notre souris. L’un d’entre eux, situé au début de la file d’attente, représente Mickey dans le rôle du Brave Petit Tailleur, qu’il tint en 1938 dans un cartoon inspiré d’un conte des frères Grimm, mis à l’honneur à Sir Mickey’s Boutique. On y retrouve ainsi de nombreux outils et accessoires de couture, bobines de tissus, dés à coudres transformés en luminaires ainsi que ses fameux ciseaux. Cette histoire de chasse au géant y est associée à une autre, celle de Mickey et le Haricot Magique, un moyen-métrage proposé à l’origine dans Coquin de Printemps (1947). De fait, la boutique est envahie par la fameuse plante géante que Mickey tente vaillamment d’escalader.

La Vallée Enchantée, où se déroule ce conte, est représentée quant à elle sur le livre géant situé à l’entrée de l’attraction Le Pays des Contes de Fées. Elle est dominée par un magnifique château que l’on pouvait également admirer, sous forme de vitrail, à Princess Pavilion au moment de son ouverture en 2011.

Dans cette histoire, Mickey, Donald et Dingo réunis pour l’occasion se retrouvent aux prises avec Willie le Géant, que l’on retrouve à Sir Mickey’s scrutant la boutique à travers une fenêtre ! Quant à son confrère du Brave Petit Tailleur, il finit ce cartoon solidement ficelé, profondément endormi, et son ronflement permet de faire fonctionner toute une fête foraine médiévale – dont un carrousel qui n’est pas sans évoquer celui de Lancelot ! –  en faisant tourner les ailes d’un moulin à vent reliées à une ingénieuse machinerie !

Il n’en fallait pas plus pour poursuivre notre visite de l’autre côté de Fantasyland, dans son quartier dédié à la Hollande, ses canaux et… ses moulins à vent !

SUR LES AILES DE L’IMAGINATION

The Old Mill est un comptoir de restauration qui trône paisiblement entre « it’s a small world » et  Alice’s Curious Labyrinth. Il s’inspire du Vieux Moulin, un cartoon musical de la collection des « Silly Symphonies » sorti le 5 novembre 1937, emblématique à plus d’un titre. Il faut dire que cette évocation d’un moulin abandonné balayé par une tempête est un véritable chef-d’œuvre en termes de mise en scène, d’effets spéciaux, d’éclairages dramatiques et d’animation. Mais surtout, il s’agit de la première utilisation de la caméra multiplane (dont on peut trouver l’un des trois exemplaires à Animation Celebration) mise au point par les studios Disney afin de donner une profondeur de champ inédite aux images. Autant d’innovations qui seront réutilisées dans les longs-métrages qui suivront, à commencer par Blanche-Neige et les Sept Nains, et qui lui valurent l’Oscar du meilleur court-métrage en 1938.

Quant au design du moulin, sur lequel se sont basés les Imagineers de Disneyland Paris, il est l’œuvre de Gustaf Tenggren, un dessinateur d’origine suédoise que Walt avait remarqué notamment pour ses illustrations des contes de Grimm. Il était donc naturel d’y retrouver cette culture européenne qui, de fait, avait sa place toute trouvée à Disneyland Paris !

Ce n’est pas la première fois que les Imagineers s’inspirent de ce magnifique cartoon. Dans les années 1950, Bruce Bushman, l’un des designers du Fantasyland de Disneyland Resort, proposa un concept de grande roue reprenant l’esthétique de ce moulin à vent, avec les nacelles au niveau des ailes. Il reprendra même ce concept en 1960 avec de légères modifications. Or, si ce projet ne vit jamais le jour, le vieux moulin figura néanmoins de nombreuses années dans le parc californien dans la partie hollandaise de l’attraction Storybook Land Canal Boats, un voyage à travers un univers en miniature rendant hommage au folklore et aux contes du monde entier.

Il n’en fallait pas plus aux Imagineers de Disneyland Paris pour intégrer ce moulin iconique dans la zone hollandaise de Fantasyland, et ce dès l’ouverture de la destination en 1992. À l’époque, il abritait déjà un lieu de restauration rapide, The Old Mill, et il n’était pas rare de voir ses ailes tourner. En juin 1993, il fut transformé en attraction, Les Pirouettes du Vieux Moulin, par l’ajout d’une grande roue installée à l’arrière de l’édifice, comme un écho au projet original de Bruce Bushman. L’attraction fermera ses portes en 2002 et aujourd’hui, l’endroit a retrouvé sa destination première, accueillant les visiteurs en quête d’une collation ou d’un rafraîchissement dans un lieu calme et paisible.  

Mais saviez-vous qu’il existe à Fantasyland un second moulin inspiré de ce cartoon ? Il se trouve peu après la Tour de Raiponce, dans l’attraction Le Pays des Contes de Fées, qui s’inspire précisément de Storybook Land Canal Boats. On ne pouvait rêver plus bel hommage !

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